Présentation
Quel est le lien de la psychanalyse avec le réel ?
Jacques Lacan a fait de cette question l’enjeu des dernières années de son enseignement.
En 1973, il publie « L’étourdit », texte extraordinaire et méconnu, au style inouï, condensé maximum des avancées essentielles de sa recherche. Renouvelant l’ambition freudienne, Lacan dialogue avec l’ensemble des savoirs humains. Avec Freud aussi, et avec lui-même.
Une thèse centrale s’y déplie. À partir de la différence du dire, qui touche au réel, et du dit, Lacan montre que le dire de Freud est : il n’y a pas de rapport sexuel. De là, la différence des hommes et des femmes et les raisons de leur discorde, sont entièrement à repenser. « L’étourdit » constitue aussi une réflexion parfaitement novatrice sur la question de l’universel. Celle-ci se pose, côté masculin, sur l’exception d’un père originaire, selon l’idée de Freud. Fondant la loi, il y échappe et évite le sort commun des hommes : la castration. Les femmes, elles, chacune « pastoute », objectent à l’universel parce que « la » femme n’existe pas.
« L’étourdit » est aussi l’unique texte où Lacan expose de manière achevée sa topologie de la cure analytique. Tentative d’articulation au plus près de l’expérience en interrogeant la logique depuis les mathématiques, elle permet de résoudre les embarras du sens et de la signification et d’éclairer la pratique. Une théorie de l’interprétation visant l’équivoque et la cause du désir, en découle. À en suivre ici la reconstruction pas à pas, l’analyste pourra ainsi se rompre au maniement de la coupure pour ses effets de transformations subjectives.
Écrit à plusieurs mains à partir d’une lecture de quelques années, Contrer l’universel relève le pari d’un commentaire ligne à ligne de « L’étourdit » afin de rendre compte du trésor infini qu’il recèle pour penser l’expérience psychanalytique mais aussi les bouleversements de notre siècle.
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